Bien que techniquement, les effets des produits explosifs soient peu différents (tout au moins sous quelques mètres d’eau), les méthodes de calcul et les techniques de mise en œuvre diffèrent considérablement.
Les aspects relatifs à la sécurité et à la sureté, tout comme les points relatifs à la protection de l’environnement sont parfois des freins puissants à l’emploi de techniques utilisant les explosifs pour la réalisation d’ouvrages à la mer. Cependant, toutes les solutions existent pour mettre au point et réaliser en sécurité ces chantiers particuliers, dans le respect de la faune, de de la flore et la sécurité des personnes.
La réalisation d’un déroctage subaquatique impose la mise en œuvre de moyens spécifiques afin de permettre la réalisation des forages destinés à recevoir l’explosif. Un support flottant ou sur piles, en console au-dessus du plan d’eau, permet de positionner une foreuse et de réaliser des forages conformément au plan de tir prévu. Ces forages sont réalisés avec une nécessaire précision, et en utilisant la technique du double tubage. La méthode de chargement est également spécifique au minage maritime.
D’une façon générale, la réalisation de ces opérations fait appel à la double compétence forage/minage et maîtrise de l’environnement maritime pour chacun des personnels impliqués dans ces opérations (CPT option subaquatique).
La réalisation du mètre linéaire de forage, sous 15 mètres d’eau, dans un chenal soumis au marnage, aux courants, à la houle, aux algues, est sans commune mesure avec le même mètre réalisé à terre. Les problèmes de positionnement, de maillage, de profondeur doivent faire l’objet de beaucoup d’attention compte tenu du marnage, des courants, de la houle, de la nature des terrains de recouvrement, sans oublier la gestion de la co-activité (activités portuaires, passage de navires, etc.).
Compte-tenu de ces contraintes et spécificités, les coûts unitaires restent très élevés rapportés à l’explosif terrestre, mais compétitifs rapportés à la réalisation du même ouvrage par des moyens mécaniques utilisés en limite haute de leur capacité (eu égard à la résistance en compression du rocher).
Les délais de mise en œuvre et de réalisation sont souvent plus importants et surtout difficiles à appréhender avec précision du fait d’un compromis délicat entre contraintes économiques (un équipement apte à permettre de travailler sous 1 m de houle n’a pas le même coût que l’équivalent limité à 50 cm) et aléas naturels (la fréquence d’occurrence d’une amplitude de houle et courant, pour un site donné et pour une période donnée est difficile à appréhender, même en présence de statistiques générales).
Le marché des foreuses susceptibles de réaliser ces travaux évolue peu compte tenu du faible enjeu économique.
Les rendements de foration ont une moins grande importance qu’en site terrestre car la profondeur des forages est très souvent inférieure à 5 mètres. Sur un cycle de trou à trou, le temps de forage ne représente que 1/6 du cycle complet.
Plus de détails sur cette activité à consulter sur le Guide de mise en œuvre des produits explosifs en milieu subaquatique édité par le Synduex (disponible sur demande).